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La rubrique de Chloé et Julie : Ces animaux qui nous font peur

En ce weekend d’Halloween, comme tous les ans depuis des années, on se déguise, on fait la fête mais surtout, on joue à se faire peur, caché derrière des terrifiants costumes de monstres.

Issues de nos croyances et traditions au fil des siècles, ces créatures ayant toutes un lien direct avec les ténèbres ou la mort, sont souvent accompagnées d’animaux ou bien sont tout simplement leurs incarnations. Fidèles compagnons des maîtres les plus effrayants, on retrouve des similitudes entre ces différentes bêtes qui ont, au cours du temps, acquis une mauvaise réputation. Ce sont majoritairement des animaux nocturnes, de couleur noire, la couleur des ténèbres et de la mort en opposition à la couleur blanche, celle de la vie et de la renaissance. A cause de notre perception, notre éducation et surtout de nos idées reçues, ces pauvres bêtes sont aujourd’hui encore, victimes de nombreux préjugés.

Combien de personnes ne crient-elles pas, rien qu’à la vue d’une araignée ? Pourquoi ?

Il semblerait que la réponse soit dans notre culture. Une origine ancestrale est supposée à cette peur de l’araignée. Cette petite bête noire, velue, aux multiples pattes et se déplaçant rapidement, ne correspondrait pas à nos critères de beauté. Hormis sont aspect physique, considéré comme repoussant, il y a aussi la façon dont l’araignée se nourrit. Elle tisse sa toile pour capturer sa proie. Celle dernière, piégée, n’ayant plus aucune échappatoire doit se faire une raison de sa destinée...Cette manière cruelle de chasser, n’a rien de rassurant et n’améliore en rien la réputation de l’araignée. Animal nocturne, qui nous fait sursauter, elle est toujours représentée dans des maisons hantées, des lieux lugubres et porte souvent compagnie à des monstres tels que les sorcières adeptes de magie noire ou les vampires suceurs de sang sortant à la tombée de la nuit…

Comme notre amie la chauve-souris, petite créature nocturne étiquetée comme démoniaque depuis des lustres, à cause d’une sous-espèce se nourrissant du sang d’autres animaux, dite « vampire ». Pourtant il y a d’autres animaux qui porteraient mieux le nom de vampire, comme le moustique ou la tique qui eux se nourrissent bien de sang humain. Mais, la chauve-souris a la face plus appropriée pour endosser ce rôle, munie d’une parfaite dentition prédestinée à mordre le cou des humains. Même si celle-ci ne se nourrit que d’insectes (et essentiellement de moustiques) régulant ainsi leur prolifération, ce n’est pas cet aspect qu’on retient d’elle. On s’attarde plus sur ses sorties nocturnes, son physique peu attirant (pour certains) et sa prétendue addiction au sang qui lui vaut cette notoriété de monstre. Supposée incarnation du célèbre vampire, être ultra-sensible à la lumière, il est pourtant agréable d’observer le ballet volant effectué par ces hirondelles de la nuit, lors des soirs d’été. Elles se confondent alors aux autres oiseaux de nuit…

« Oiseau de malheur », « sorcellerie », le corbeau est lui aussi, rattaché à de nombreux points négatifs. Qu’il soit considéré comme annonciateur de mauvais augure (une mort future dans l’entourage de celui qui l’aperçoit) ou assimilé à des signes de magie noire, le corbeau est généralement mal vu. Cela est dû à plusieurs raisons. Tout d’abord, son plumage noir qui est la couleur de la mort. Puis cette notion de mort, que l’on retrouve dans son côté nécrophage lorsqu’il se nourrit de charognes. Il y a aussi son cri, ce croassement rauque, qui n’a rien de mélodieux mais nous donne plutôt la chair de poule. Une fois ces critères assemblés avec cette idée de mort omniprésente, plus rien ne nous étonne sur cette vision négative du corbeau. Aucune surprise non plus lorsqu’il apparaît aux côtés des sorcières, dans des forêts sombres ou dans des cimetières déserts dès le crépuscule, perché dans un coin obscur, à l’affût de quelque chose à se mettre sous la dent…

En parlant de dent, il y a un animal réputé pour en avoir de très longues. C’est le loup bien sûr. Présent dans beaucoup de contes (le chaperon rouge, Pierre et le loup) et de légendes (la bête du Gévaudan, Fenrir, les loups-garous), il est présenté comme terrifiant et friand de chair humaine. Un peu comme le corbeau, sa réputation est limitée à son profil de charognard et de carnivore. Sa crainte est intensifiée au Moyen-âge par l’Eglise. En effet, celle ci voit en ce prédateur de l’agneau pascal, symbole du Christ, l’ombre du Diable qui veut l’exterminer. S’en suit donc, une véritable diabolisation du loup dans le monde occidental avec de nombreuses chasses aux loups et « supposés » loups-garous. Alors que de l’autre côté du Globe, dans les cultures Amérindiennes et Inuit, le loup est vénéré et ces peuples voient en lui, un symbole de force et d’invincibilité. On se rend compte ici que tout n’est qu’une question de culture et de tradition …

C’est ce que l’on retrouve dans cette malédiction du chat noir, qui connaît sont apogée également au Moyen-âge, où juste le fait de croiser son regard, porterait malheur. Animal considéré comme sournois, l’Eglise, voulant lutter contre les rites païens, s’est trouvé le bouc-émissaire idéal et propage cette croyance du chat démonique pour faire croire à l’existence du Malin. Tout chat noir (excepté ceux ayant une tâche blanche sur le poitrail appelé doigt de Dieu), devient alors créature du Diable voire le Diable lui-même. Les chats noirs et possesseurs de chats noirs, soupçonnés de sorcellerie, sont alors persécutés, torturés et brûlés vifs sur des bûchers. Cette période dite de « chasse aux sorcières » est une hécatombe pour la race féline qui aura de fortes conséquences comme la famine ou la Peste. En l’absence de nombreux chats, les rats et souris prolifèrent, saccagent les récoltes et donnent à la Peste le champ libre pour se répandre comme une trainée de poudre. Les hommes, ayant compris leur « erreur », bien plus tard, réhabiliteront progressivement le chat, se rendant finalement compte qu’il pouvait leur être utile et ne voulait de mal à personne mais au contraire, plutôt leur bien.

On remarque donc entre ces différents animaux, qu’ils vivent majoritairement la nuit et sont noir. Hors durant longtemps, depuis l’histoire de l’humanité, la nuit et en l’occurrence le noir, font peur et tout ce qui se rapporte à eux ne fait pas d’exception. Il était donc facile de voir en ces créatures nocturnes, des êtres terrifiants tout droit sortis de l’Enfer. Malheureusement pour ces pauvres bêtes, les préjugés sont encore de nos jours bien ancrés et cela n’est pas prêt de changer.

Tag(s) : #lévriers espagnols galgos
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